• Bulgarie aout 2007

    Jacqueline en Bulgarie

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    Bulgarie aout 2007

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    De génération en génération suite

    Dès qu’il a pu, il est parti en Alsace pour retrouver sa bien aimée. Il l’a retrouvé avec une petite fille dans les bras. Ce ne serait pas un problème, Elle était la bienvenue et cela leur ferait une famille. Mon père travailla quelques temps à la ferme, et un jour qu’ils étaient dans les champs, il retrouva la petite cigogne qui était sans doute passé par les intestins d’une vache, puis dans le fumier que l’on épandait pour fertiliser le sol. C’était un signe du destin. Il décidèrent de lui donner un petit frère ou une petite sœur, et je suis né dans la ferme familiale, dans le même lit ou sont nées, ma mère et ma grand-mère.

     

              Mon père et ma mère décidèrent d’aller vivre à Paris où il semblait plus facile de trouver un emploi. Lui devint manœuvre à La société des Chemins de fers Français, et ma mère rejoint une de ses sœurs pour travailler comme femme de ménage chez des particuliers.

     

              De ma petite enfance, je me souviens surtout d’un tout petit appartement dans le dixième arrondissement, au deuxième étage. Mes souvenirs les plus anciens remontent alors que je ne savais pas encore marcher, un jour ou la sœur de mon père (ma tante) et son mari son venu rendre visite à mes parents. Ils parlaient fort dans la petite salle à manger du petit deux pièces et je me suis réveillé de ma sieste. J’étais dans un petit lit en bois, peint en blanc avec un petit pierrot dessiné sur le pied du lit et une lune à la tête. Il y avait une barre de chaque côté et j’en suis descendu pour aller voir. J’y suis allé à quatre pattes, j’ai poussé la porte de la chambre, et en me tenant au pied de la table, j’ai posé mes mains sur le plateau et j’ai tiré pour me mettre debout. Comme J’avais juste le nez et les yeux qui dépassaient, cela les a tous bien fait rire. Je me souviens aussi de quelques bêtises faites avec ma grande sœur. Faire nager de la vaisselle dans l’évier de la petite cuisine par exemple mais sans fermer l’eau qui à coulé jusqu’en bas des escaliers (les deux étages) quand maman est rentré. Ou encore être allé en tenant sa main, elle et moi quatre et six ans dans le boulevard chercher du lait avec le pot à lait et bien sur sans argent. Inutile de dire que nous nous sommes fait gronder. On m’a renvoyé en Alsace, sans doute parce que maman avait du travail, mais je crois surtout que c’était parce qu’il  était difficile de trouver de la nourriture en quantité suffisante. A l’époque il y avait des tickets d’alimentation. En fait maman attendait un bébé et le petit deux pièces serait trop petit pour cinq. Donc, je me suis retrouvé en Alsace, seul à la ferme, ma sœur et mes parent étant restés à Paris. Mon oncle qui était aussi mon parrain était très dur avec moi. Je devais faire ma prière matin et soir à genoux au pied du lit. Je faisais le bénédicité avec les membres de la famille à chaque repas.

     

              J’allais à l’école chez les bonnes sœurs. Tout le monde parlait en Alsacien, sauf moi et je ne comprenais pas toujours ce que l’on me demandait et me retrouvais donc souvent pendant plusieurs heures, puni, à genoux sur des rondins de bois et avec les mains sur la tête. J’ai très vite appris à parler le patois Alsacien.

     

              Un jour, j’avais mon livret scolaire à faire signer. Les notes étaient bonnes. J’ai demandé à ma tante de le signer, elle m’a dit demain matin, fais ta prière et couche toi. Ce que j’ai fait. Le lendemain matin ma tante m’a réveillé. Je lui ai rappelé le livret à signer. Elle m’a répondu oui, tout à l’heure. Fais ta prière d’abord et prend ton bol de café au lait.  Quand je suis sorti de la cuisine, tout le monde était parti aux champs. Que faire. Maman appelait papa Maurice. Je connaissais donc son nom. J’ai pris un crayon à papier noir et j’ai signé en me disant que comme la bonne sœur ne connaissait pas la signature de mon père, cela devrait passer.

     

              Après la récréation elle m’a appelé à son bureau et devant toute la classe elle m’a demandé des explications sur la signature présente dans le livret. Je savais comment ma mère appelait mon père mais je ne connaissais pas mon nom de famille. Je ne savais pas non plus que le prénom de mon père était Roger pour l’état civil et non Maurice qui était son deuxième prénom. J’avais donc signé : « MORRISSE » M.O.R.R.I.S.S.E. et en lettre majuscules s’il vous plait puisqu’à cet âge je ne savais pratiquement pas écrire.

     

              La bonne sœur m’a fait raccompagner à la ferme par une horde de gamins hurlants. J’ai été bien puni et j’ai eu très honte. J’étais déjà le souffre douleur de ces enfants parce que j’étais pour eux un étranger. L'hiver était très froid en Alsace. Il n'y avait pas de chauffage dans les chambres, seulement dans la cuisine, où l'on mettait des briquettes dans la cuisinière. On nous donnait des bouillottes en métal pour chauffer les lits qui étaient recouverts d'un très épais plumon. On se cachait complètement en dessous pour profiter de la chaleur. Je me souviens d'un hiver ou la glace faisait des dessins sur les vitres. Un petite bouteille d'eau de Cologne sur la table de nuit était cassée par le gel et pourtant on n'avait pas froid. Un hiver, il y avait beaucoup de neige, le village était magnifique. Les hommes ont sortis les traîneaux, se sont couchés dessus en tenant à chaque fois celui qui était devant. Les femmes tenant des flambeaux et les enfants étaient assis sur les hommes. Puis nous avons traversé tout le village par la grande rue depuis le haut jusqu'à la porte du bas. C'était magique pour nous les enfants, un très beau cadeau.

     

     

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  • Commentaires

    5
    Lundi 27 Avril 2020 à 13:54

    Merci pour ces magnifiques photos Jacques, qu'est-ce que vous étiez beau tous les deux! vous alliez si bien ensemble! 

    Votre enfance n'a pas été toute rose mais de bons souvenirs tout de même de Paris.

    A cette époque il n'y avait pas de chauffage et je me souviens très très bien des briquettes que l'on laissait  sur la cuisinière et qu'on mettait dans le lit et sous un gros édredon de plume nous n'avions pas froid.  Pas d'eau chaude non plus!! 

    Très sympa tous ces souvenirs et nous attendons la suite!

    Bonne semaine et amicales pensées

    chatou

    4
    Lundi 27 Avril 2020 à 09:26

    Bonjour et merci Jacques pour tout le soin que tu nous porte.

    C'est agréable de lire ton histoire d'enfance.

    Toute mon affection.

    Lydia

    3
    Marie-France
    Dimanche 26 Avril 2020 à 13:33

    Bonjour

    Je vous remercie pour les photos de Jacklne en Bulgarie. Votre enfance n'était pas si facile si j'en croit votre récit. Je vous souhaite un bon dimanche.

    2
    Dimanche 26 Avril 2020 à 11:29

    Merci pour tout ces détails qui m'apprennent beaucoup sur la vie à cette époque.

    C'est vraiment très intéressant.

    Bises amicales Jacques et bon dimanche ! 

    Malgré le chagrin, j'espère que tu profites quand même du beau temps qui règne par chez nous, en ce moment.

    1
    Dimanche 26 Avril 2020 à 11:15

    je ne les avais pas vu les photos de bulgarie ,

    jacqueline comme à son habitude toute souriante !!!

    ah j'adore ton récit, une belle histoire d'amour ton papa et ta maman, tu m'as fait rire avec l'eau qui dégringolait dans les escaliers !!! hihihi... on a tous fait ça je pense..

    mon fils lui c'etait la baignoire qui a débordée !!!

    par contre le retour en alsace dans la famille , aie aie .. pas facile hein..

    en campagne sont plus duraille je trouve.. kevin pareil quand ila  été passer 15 jrs chez son parrain à la campagne, avait fait une betise , etait habitué d'être puni une soirée de nintendo, mais lui l'avait puni carrement  3 ou 4 jours .. tous les soirs il réclamait à m'appeler au tel, et pas devant eux mais tout doucement il me disait j'en ai marre viens me rechercher lol.. moi je rigolais mais pas lui !! il avait 7 ou 8 ans par là .. remarque ça permet d'apprécier les choses ensuite, et ça ne nous fait pas de mal d'en avoir bavé un peu, mais quand on est enfant on trouve ça très dur..

    demain ça fera 18 ans que mon papa nous a quitté, maman est triste et y pense déjà depuis quelques jours.. avril moi de leur mariage , de ma naissance et de la mort de papa...

    je t'embrasse jacques, florence et sa maman .

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