Jacqueline chez une de nos filles à Charleval

suite du texte de génération en génération

     Au cours de la troisième semaine, Le frère de notre amie revient d'Espagne, et propose de nous emmener jusqu'en Alsace. Nous montons tous les quatre dans l'Austin  le lendemain matin. Le frère et la sœur à l'avant, Jacqueline et moi à l'arrière, avec nos bagages, les leurs, une guitare et un cageot de pêche. Nous nous arrêterons en cours de route au bord d'un champs pour passer la nuit. Dormir assis à quatre dans une Austin avec des ronflements de sonneurs de cloches ce n'est pas facile. Nous avons bien les pêches pour le petit déjeuner, mais dans le champ il y a des carottes. Pourquoi pas. On en ramasse quelques unes quand apparaît le paysan avec son chien. On lui explique que l'on est prêt à les payer. Il part d'un grand rire, et nous propose de le suivre à la ferme, où son épouse va nous proposer un vrai petit déjeuner, avec café, lait, tartine de beurre, confiture. Nous les remercierons chaleureusement et leur laisserons le reste du cageot de pêches.

          Nous repartons donc vers l’Alsace ou leurs parents ont un pavillon de famille, non sans faire un détour par la Suisse où les attendent un oncle et une tante. Bon, c'est d'accord, allons y. Nous passerons plusieurs fois les douanes. en passant l'une d'elles, les douaniers suisses nous demandent de descendre de la voiture. Les filles sont en maillot de bains avec une serviette de plage autour de la taille. Cela ne plait pas beaucoup aux douaniers. Contrôle d'identité. L'un deux remarque au poignet de Jacqueline une montre suisse offerte par son père à un anniversaire. Mademoiselle, c'est une montre suisse. Jacqueline répond, non, pardon, madame. Bien, madame, vous venez avec nous. Vérification pour la montre, puis obligation de tout sortir de la voiture, puis fouille des bagages, le tout sur la chaussée. Les douaniers ne remettront rien en place et avant de partir les filles sont obligées de changer de tenue. Ouf la montre n'est pas saisie et nous repartons.

          Nous sommes très bien accueillis par l'oncle et la tante qui nous ont servi un copieux dîner, les petits plats dans les grand. La soirée se passe bien, et nous chantons les uns et les autres, pour nous c'est du Barbara. On nous accompagne ensuite vers une très belle chambre. Cela fait près d'un mois que nous n'avons pas dormi dans un lit. Nous repartons enfin après le petit déjeuner, et de nombreuses embrassades pour l'Alsace.

          Nous y resterons une petite semaine. Pour participer, je repeins la grille de la propriété. Les parents sont adorable. Mon témoin de mariage travaillant dans le secteur, passe nous voir et nous propose de nous faire rentrer chez nous, par un de ses collègues commercial comme lui qui doit rentrer sur Paris. Il nous emmène et nous dépose au pied de notre HLM. Nous aurons fait près de la moitié de la France en stop. Après réflexion, ce fut un superbe voyage de noces.

          Nous reprenons le travail, et en octobre 1968 je change d'activité. Je rejoins la mairie de Gournay-sur-marne comme agent de bureau dactylographe. J y serais chargé de taper les délibérations du conseil municipal, puis les prévisions budgétaires et le personnel communal. Mes tâches me plaisent, elles sont très variées.

          Les copains que l'on reçoit régulièrement sont étonnés que nous nous soyons mariés alors que Jacqueline n'était pas enceinte. A l'époque il était fréquent d'épouser une fille pour régulariser. Eh bien nous non, c'était par amour.