Le Marais Poitevin

          Lors de notre visite au grand Parc du Puy du Fou, le week-end de la Pentecôte en juin 2011,  il était également prévu une visite au Marais Poitevin..Depuis des années, nous souhaitions faire cette balade à barque sur les canaux de ce lieu, qui intéresse toujours autant...

 

Nous quittons l'hôtel Campanile d'Angers, après une nuit passée à se geler les cacahuettes  (la clim réversible avait été volontairement bloquée par les gérants), et malgré les couvertures, ainsi que le chauffage de la salle de bains mis régulièrement toutes les heures, avec la porte ouverte, nous étions transis..ce lieu est vraiment humide et froid et pourtant nous étions en juin, mais comme tout un chacun se le rappelle sûrement, il faisait très moche, pluie et froid...Déjà bien heureux de n'avoir eu qu'une journée de pluie intermittente le deuxième jour au Puy du Fou..

 

là, nous pensions faire toute cette balade sous la flotte, et n'étions guère emballés...et puis, miracle, sur la route, le ciel a commencé s'éclaircir, et en arrivant sur le lieu d'embarquement, à Coulon, un timide soleil fit son apparition...et il ne nous quitta plus jusqu'à la fin de la visite et pendant le repas champêtre que nous devions avoir...Ouf !!

 

 

 

  

Nous montons dans des barques, appelées "plates" (comme celles que nous connaissions en Charentes Maritimes) et notre batelier nous accueille avec le sourire, et commence à nous parler de ce domaine, qu'il pratique toute l'année, aussi bien pendant la saison touristique, que pour l'entretien, la chasse, et l'observation..

Nous sommes tombés sur quelqu'un de très intéressant..nous voyons bien que les autres du groupe sont avec des bateliers qui se contentent de les mener à travers les canaux sans grandes explications... 

Le Marais Poitevin, surnommé "la Venise Verte" qui s'étend sur trois départements, (Vendée, Deux-Sèvres, et Charentes Maritimes) et deux régions, Pays de Loire, et

Poitou-Charentes,  étire ses canaux sur 29 000 hectares, à travers de vastes prairies et clairières, bordées d'arbres de différentes espèces..Peupliers, frênes, aulnes, saules..et des roseaux hauts de plus de 2 mètres, pouvant atteindre 3m50.

 

 

Autrefois, c'était un des seuls moyens de locomotion pour les marchandises, d'un village à l'autre..c'est pourquoi, beaucoup de ces villages possèdent leur petit port. Ce sont les moines qui les premiers, au Moyen-Age eurent l'idée d'assécher les marais et de les protéger par des digues, afin d'y faire des cultures pour leurs abbayes.. des canaux furent creusés pour draîner l'eau de pluie et des crues, et plus tard,  pour en faire des voies de communication..

Le "marais" s'étend sur quelques 100 000 hectares... 

Beaucoup d'espèces d'oiseaux, y compris des migrateurs y sont observés, et d'autres espèces animales s'y trouvent également..ragondins, (qui font des ravages en creusant sous les berges, provoquant leur effondrement) loutres, canards cols-verts, poules d'eau, cygnes, et des poissons, brochets, sandres, perches, tanches, carpes, et une variété invasive d'écrevisses (de Louisiane) qui provoque des déséquilibre de l'éco-système

 

 

Tout un fragile éco-système y est présent, dans une biodiversité étudiée, et pour qu'ils soient préservés, le parc inter-régional du Marais Poitevin est entretenu régulièrement..Les canaux artificiels, creusés par l'homme, sont soumis à l'irriguation par les fleuves, la Sèvre Niortaise, la Vendée et le Lay, ainsi que par des ruisseaux..d'où les problèmes qui peuvent être liés à la sècheresse ou aux inondations..Cela a necessité la mise en place de "vannes" permettant de plus ou moins irriguer telle ou telle partie..

 

 

La gestion de l'eau est une préoccupation constante des administrateurs régionaux du parc, notamment pour les cultures qui sont pratiquées sur les parties asséchées du marais.

Le curage, est aussi nécessaire, pour éviter l'envasement. Sur certains canaux, on peut voir des lentilles vertes qui recouvrent complètement l'eau. Ce n'est pas dû à la pollution, mais à un phénomène particulier du lieu qui apparaît l'été. 

 

photo du net 

 

L'élevage de vaches et de moutons y est pratiqué également..Une variété de vaches, qu'on appelle "La maraîchine" a été obtenue en croisant des charolaises avec des limousines..les vaches, issues de ce croisement, sont moins lourdes et donnent une excellente qualité de viande et de lait..On peut aussi voir quelques chevaux..

 

 

 

Une chose que nous apprenons de notre batelier, très pointu en ce qui concerne l'écosystème, les oiseaux, les cultures , l'élevage, et tout ce qui se rapporte au Marais, c'est que malheureusement lorsqu'une vache tombe à l'eau, ce qui arrive de temps en temps, elle peut se noyer très vite, si on ne la sort pas rapidement, car les vaches, ainsi que les chevaux, ont un anus un peu lâche, et s'ils n'ont pas "prévu" d'entrer dans l'eau et de fermer avant leur sphincter anal, l'eau s'engoufre dedans, et ils coulent assez vite..et plus ils se débattent et paniquent, plus ils s'enfoncent.. Les vaches du marais s'enfoncent aussi dans la vase.. 

 

cela explique aussi que même si les vaches et les chevaux savent très bien nager, lorsqu'ils traversent par exemple, un bras de rivière, ou même un fleuve, ils ont eu préalablement le réflexe et la psychologie de bloquer leurs sphincters..Par contre, s'ils tombent brutalement et involontairement à l'eau (les chevaux avec des oeillères, ceux qui deviennent hystériques et incontrôlés, ou un troupeau de chevaux sauvages en fuite ) ils peuvent se noyer du fait de cette particularité, surtout s'ils n'ont pas pied.. 

 

  

Les outils du batelier sont sa barque (plate) le baton avec lequel il la propulse en prenant appui sur le fond du canal, appelé "Pigouille", et aussi les rames..

 

  

Ce que nous découvrons également un peu plus tard, c'est que sous l'eau, il y a du gaz, (méthane) produit par la décomposition des végétaux..Il suffit de remuer énergiquement la "pigouille" au fond de l'eau, pour faire remonter le gaz à la surface, de craquer une allumette, et une flamme assez intense jaillit rapidement.

 

 

Sur certaines parcelles, on voit des maisons...qui appartiennent à des propriétaires privés. Les familles s'y retrouvent pour passer les week-ends d'été, et nous voyons d'ailleurs, un bien sympathique barbecue..

 

 D'ailleurs, l'heure tourne, et nous voici revenus au port, à l'embarcadère-débarcadère de Coulon, et nous dirigeons vers le restaurant...

 

 

Le menu est assez déconcertant..si l'entrée est classique, genre tranche d'une terrine assez bonne, le plat suivant nous laisse perplexes..

du poisson au vin rouge en papillotte !! Une spécialité du coin paraît-il..

Un filet de perche d'élevage, beurre marchand de vin.. 

Nous goûtons cette étonnante asssociation, et cela ne fait pas du tout notre affaire..Heureusement qu'il y a une pomme de terre au four en garniture..

ce n'est vraiment pas à notre goût, et beaucoup d'assiettes repartiront avec ce poisson baignant dans le vin.. 

Nous attendons le dessert, mais je ne me souviens plus de ce que c'était..sans doute une part de gâteau genre fondant au chocolat..

Bien, notre week-end se termine, il faut reprendre la route pour rentrer dans nos pénates...Cette visite du Marais Poitevin nous a beaucoup plu, après les deux jours au Puy du Fou, cela nous laissera un bon souvenir..

 

  

Merci de vos visites et commentaires..@ bientôt