• Suite de notre voyage au Portugal, et de la journée du 13 septembre 2014...

    Après avoir visité le superbe village d'Obidos, nous reprenons la route en direction d'Alcobaça.. laissons le bus à l'entrée de la ville, et parcourons les ruelles à pied

     

    Pour aller visiter le superbe monastère d'Alcobaça...

    Le monastère de Santa Maria d'Alcobaça, au nord de Lisbonne,  est fondé au XIIe siècle par le roi Alphonse Ier. Par l'ampleur de ses dimensions, la clarté du parti architectural, la beauté du matériau et le soin apporté à l'exécution, il est considéré comme un chef-d'œuvre de l'art gothique cistercien. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO depuis 1989. Il est déclaré en juillet 2007 comme une des sept merveilles du Portugal.

     

    Le roi Dom Alfonso Henriques, en mars 1147, prend la ville de Santarém aux Maures. Pour marquer cette victoire, il promet de construire une demeure magnifique pour l’ordre des cisterciens.

    Il fallut 76 ans pour finir l’ouvrage. Et 60 ans plus tard, le roi Denis fit construire le cloître principal et ce ne fut qu’en 1252 que le monastère fut inauguré.

    En 1269, les moines furent les premiers à donner des cours publics. Ils produisirent également la première histoire du Portugal. La façade fut rénovée au XVIIIe siècle.

    En 1810, les envahisseurs français pillèrent l'abbaye. Le peu de richesse qui subsista à cet assaut fut dérobé en 1834 dans un soulèvement anticlérical qui vit la disparition des ordres religieux au Portugal.

    Sur la façade, seul le portail gothique est d’origine. De chaque côté, la légèreté des statues de Saint Benoît et de Saint Bernard contraste avec l’imposant fronton baroque et les clochers, ajoutés au 18e siècle.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     



    À l’entrée, la nef, grandiose et dépouillée, produit une impression d’élévation et de spiritualité.

    La nef centrale de l’église est longue de 106 m et haute de 21 m. Il n’y a aucun vitrail. 

     

     

     

     

       

    Au centre de chaque bras du transept, deux chefs-d’œuvre de la statuaire médiévale, les tombeaux de Dom Pedro Ier (1357-67) et d’Inês de Castro se font face, pour pouvoir se retrouver le jour de la Résurrection. Ils sont en marbre blanc, finement sculpté...de la dentelle de pierre..

     

    le tombeau de Pierre 1er

    le tombeau de Pierre 1er 

       

     Le tombeau d'Inès de Castro

     

    le tombeau d'Inès de Castro

     

    le tombeau d'Inès de Castro

     

     

     

    L’histoire du roi Pierre et d’Inês de Castro, sans doute très romancée, vaut la peine d’être racontée :

    Inês de Castro est née en Espagne, plus précisément en Galice, en 1320. Elle est de par son sang de noblesse espagnole. Elle émigre au Portugal en 1340 et devient la dame de compagnie de Constance de Castille, l'épouse du prince Pierre. Précisons ici qu’une dame de compagnie, à cette époque, est une personne appointée par la royauté pour tenir compagnie à une autre dame.

    Dès qu’il vit Inês, Pierre en tomba éperdument amoureux, mais il était marié! En 1345, Constance, l’épouse de Pierre, meurt en donnant naissance à leur troisième fils. Pierre peut dès lors filer le parfait amour avec Inês.

    Mais, le roi Alphonse IV du Portugal, le père de Pierre, désapprouve l’influence d’Inès, en raison de sa descendance castillane, sur son fils. Il choisit cependant d’attendre que leur passion s’éteigne d’elle-même.

    Malheureusement pour lui, cette passion reste forte et constante, et ce, malgré la désapprobation royale.

    Après la mort de Constance de Castille, le roi cherche par tous les moyens à remarier son fils, mais sans succès, celui-ci refusant tout autre épouse qu’Inès qui, selon les lois de l’époque, ne peut être reine du Portugal.

    Le roi décide alors d’exiler Inès, mais sans succès.

    Après plusieurs tentatives pour séparer les amoureux, le roi ordonne en désespoir de cause le meurtre d’Inès. Pêro Coelho, Álvaro Gonçalves et Diogo Lopes Pacheco sont alors engagés pour commettre l’affreux crime. Ils partent pour le monastère de Santa Clara à Coimbra, où Inès réside, et la tuent le 7 janvier 1355.

    Apprenant la nouvelle, Pierre se rebelle contre son père, ce qui provoque pratiquement une guerre civile au Portugal.

    Lorsqu’il devient roi du Portugal en 1357, Pierre annonce qu’il avait secrètement épousé Inès, ce qui faisait d’elle la reine du Portugal. Il fit alors déterrer le corps d'Inès, Il présenta le corps embaumé d’Inês, la vêtit d'un manteau de pourpre et il l’assit sur le trône de la reine, où il la couronna. demanda que tous les courtisans s’agenouillent individuellement et baisent la main décomposée de sa reine. Pierre obligea alors tous les grands du royaume à lui baiser la main.

    Puis, il fit poursuivre les trois assassins d'Inés, qui furent capturés, torturés (on raconte même que Pierre leur arracha le cœur) et brulés.

    De nouvelles funérailles furent organisées, cette fois-ci au monastère d’Alcobaça où Inês y repose toujours, devant nous, dans un somptueux tombeau en face de celui de son Pierre bien-aimé, et ce, afin que lors du jugement dernier, lorsqu’ils se lèveront, ils soient l’un face à l’autre.

     

    le tombeau d'Inès

    le tombeau de Pierre 

     

     

    Aujourd’hui, leurs pierres tombales ornementées se font face à l’église d’Alcobaça, de telle manière, dit-on, que le jour du jugement dernier, sa première vision soit celle de sa bien-aimée Inês.

    Le monastère d’Alcobaça témoigne de la diffusion d’une esthétique née en Bourgogne du temps de Saint-Bernard et de la survie de l’idéal ascétique qui caractérise les premières fondations de l’ordre comme Fontenay. Les tombeaux de Dom Pedro et de Dona Inês de Castro comptent parmi les plus belles sculptures funéraires gothiques.

    Le roi Pierre Ier commanda les monuments funéraires jumeaux après les événements dramatiques qui inspireront plus tard le poète Luís Vaz de Camões, l’écrivain Velez de Guevara et tant d’autres auteurs et de cinéastes.

    On pense évidemment à la pièce "La reine morte" drame en trois actes , d’Henry de Montherlant

    La formule, fréquente au XIVe siècle, du haut sarcophage supportant les gisants que veillent des anges, trouve ici l’une de ses plus parfaites expressions artistiques. La qualité stylistique du décor sculpté, en dépit des mutilations causées par les troupes napoléoniennes en 1810-1811, est encore surpassée par le symbolisme prenant de l’iconographie qui évoque la destinée humaine, la mort et l’espérance chrétienne de la vie éternelle. Exécutés vers 1360, les tombeaux sont la marque tangible de la réhabilitation mystique que Pierre Ier accorda à Inês, assassinée à Coimbra sur les ordres du roi Alphonse IV.

    Le gisant du tombeau d'Inès de Castro est soutenu par six anges, celui de Pierre 1er également.

    Rosace sur le devant du tombeau du Roi Pierre 1er.

     

     Les deux mausolées comportent d’innombrables sculptures funéraires qui sont, et de loin, les plus belles de tout le Portugal. Ailleurs dans le monastère, de grands murs couverts d’azulejos racontent la fondation de cette abbaye cistercienne.

    Nous entrons dans une salle, la salle des Rois, sala dos Reis, où des statues représentent tous les rois portugais. Tous les murs sont recouverts d’azulejos qui racontent la fondation de l’abbaye et du Portugal.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

       

    Puis nous longeons et passons dans un autre salle, où se trouvent des statues représentant des papes ou des dignitaires religieux, et une stèle gravée dans le dallage, indiquant la présence d'une tombe d'un pape

     

     

       

     

    Nous longeons le cloître du silence, et admirons la cour et les jardins, sous le soleil.

       
       

    A la fin de la visite, nous avons eu la chance d'assister, dans une autre salle, à un tour de chant lyrique, par un artiste a la voix extraordinaire, qui sans micro, nous interprêta en s'accompagnant de musique, à partir d'un matériel électronique, divers extraits de chants religieux...(voir la petite vidéo que nous avons pu faire..)

    dont l’Avé Maria.  L’acoustique de cette salle est tout simplement magique. Ce chanteur est Luís Peças.

    Après ces longues visites qui nous ont fait passer une matinée agréable  mais très fatigante, nous partons pour le déjeûner, à Nazaré...Il fait une chaleur à tomber, environ 38° et la marche à travers les ruelles, pour rejoindre l'autocar, en plein soleil, est pénible...heureusement, la clim à bord nous remet d'aplomb.. et nous arrivons à Nazaré vers 13h30...Ce sera dans le prochain article, avec d'autres visites ...

    En attendant, je vous laisse regarder les photos et la petite vidéo..à bientôt

    Voyage Portugal (14) Alcobaça - Nazare

     

     

     
     

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